Josselin ROUX : Que cache la belle Esther ?

Le livre d’Esther a d’emblée de quoi rendre perplexe le lecteur. Ce livre appartient à la Bible hébraïque, la Bible des juifs, et à l’Ancien Testament des chrétiens, et pourtant il n’y est jamais question explicitement de Dieu, ni même d’une autre divinité. Cependant, en regardant très précisément le texte en hébreu, de nombreux indices permettent de conclure que le Dieu d’Israël est bien présent dans le récit, mais qu’il agit de manière cachée. En particulier, son nom lui-même, sous la forme du tétragramme (YHWH), est savamment camouflé dans le texte à l’aide d’un acrostiche, tandis qu’un autre jeu de mot dissimule une divinité rivale : le dieu Baal. Or, comme le révèle le destin exceptionnel d’Esther (dont le nom signifie « Je-Cache »), au centre de ce combat souterrain qui oppose YHWH à Baal, c’est le sort réservé aux femmes qui est en jeu.