LES CHINOIS DE POLYNÉSIE FRANÇAISE : une communauté diasporique en dilution ?

06 Avril 2023
UCO Angers - Amphi IB119
17h30
Equipe(s): 

LES CHINOIS DE POLYNÉSIE FRANÇAISE : une communauté diasporique en dilution ?

Conférence d'Aurélie BAYEN-POISSON (UCO Pacifique/EHESS)

Aurélie BAYEN-POISSON est Maîtresse de conférences à l'UCO Pacifique (équipe 2S2T de la Faculté SHS) et membre associée au laboratoire Chine, Corée, Japon de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

La Polynésie française est une collectivité d’outre-mer qui compte 283 147 habitants issus de divers environnements linguistiques et culturels. Située à 16 000 km de l’Hexagone dans le Pacifique sud, elle est constituée de 118 îles dispersées sur 2,5 millions de kilomètres carrés (équivalant à la surface de l’Europe). Parmi les populations qui composent cette société ultramarine, l’un des groupes minoritaires est la communauté chinoise, arrivée en 1865 sur le territoire. Issue des groupes ethniques hakka et punti du Sud-Est de la Chine (région du Guangdong), cette société diasporique s’est développée autour d’une culture et d’une langue chinoise particulières, influencées au cours de son Histoire par un métissage et une volonté de s’intégrer à la société polynésienne. Elle s’en est ainsi trouvée singularisée, de par la trajectoire historique empruntée depuis plus de 150 ans.

En réussissant à relever le défi de son intégration, le constat rapporté par la communauté chinoise aujourd’hui est cependant traversée par une crise identitaire, sur le plan linguistique et culturel notamment. Alors que le renouveau culturel maohi initié dans les années 1980 avait permis de remettre en avant l’importance de la transmission linguistique et culturelle jusqu’à rendre son usage présent dans les institutions et le paysage médiatique local, il semble que la transmission de l’identité hakka et punti ne parvienne plus à perdurer, du fait du contexte politique et social propre à ce Territoire ultra-marin.  Dans cette société désormais métissée et mondialisée, Aurélie Bayen-Poisson ouvrira son analyse en émettant l’hypothèse d’un renouveau identitaire qui pourrait voir le jour au sein de cette communauté diasporique « en dilution », notamment grâce à une politique de sauvegarde de la langue et culture hakka dans le système scolaire polynésien.

 

Comité d'organisation