Anaïs Theviot
Onglets principaux
- MCF UCO, ARENES (UMR 6051)
- Responsable du projet ANR JCJC MUTADATA
- Co-coordinatrice du groupe de recherche AFSP "Science politique du numérique" avec Julien Boyadjian
- Membre du comité de rédaction de la revue Politiques de communication et de la revue CIRHILLa. Membre du comité de lecture de la revue Communication et de la revue Mots -Les langages du politique.
- Responsable pédagogique du Master 1 communication publique et politique (CPP)/ responsable académique du Master CPP
Maitresse de conférences rattachée à ARENES (UMR 6051) et directrice du Centre de recherche Humanités et Sociétés à l’Université Catholique de l’Ouest, Anaïs Theviot s’intéresse au militantisme partisan en ligne et aux effets du numérique sur la participation politique. Elle est l’auteure de « Faire campagne sur Internet », paru aux Presses de Septentrion en 2018.
Son enquête actuelle (ANR JCJC MUTADATA) porte sur l’usage des data par les partis politiques en France et aux États-Unis. Est d’ailleurs paru en 2019 aux éditions du Bord de l’eau : « Big data électoral. Dis-moi qui tu es, je te dirai pour qui voter ? » et en 2023, chez ENS Editions, « Gouverner par les données ? Pour une sociologie politique du numérique ».
Diplômes:
Domaines de recherche
Trois objectifs forment la colonne vertébrale de mes recherches :
- développer une perspective sociologique de la web politique ;
- interroger la rhétorique du « nouveau » au regard des continuités et permanences ;
- explorer les méthodes du web pour les recherches en sciences sociales.
Les liens entre web et politique sont au cœur de mes travaux depuis la thèse qui proposait une analyse comparative de l’usage du web par les adhérents, ainsi que des stratégies numériques du Parti Socialiste et de l’Union pour un Mouvement Populaire pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Mon analyse prend le contre-pied des approches techniciste et normative, en soulignant que le web ne révolutionne pas totalement les pratiques militantes - les « manières de faire traditionnelles » - étriquées dans des jeux de courants. Toutefois, son introduction met en lumière des changements latents au sein des organisations partisanes (professionnalisation, rationalisation du militantisme, campagne-marketing, etc.)
Au cours de ce travail, j’ai constaté des phénomènes multiples d’hybridations et de brouillages des frontières partisanes, notamment entre adhérents et non-adhérents, entre prestataires externes et équipes web de campagne. Mes recherches actuelles proposent donc d’explorer ces hybridations en axant l’analyse sur les professionnels de la communication politique digitale. Il s’agit d’étudier les mécanismes de définition de ces « nouveaux » métiers de l’innovation numérique politique, à travers l’analyse des processus de légitimation, de négociation, de professionnalisation et de construction d’une expertise sur la web politique. Dans une approche transnationale, l’accent sera porté sur le rôle des professionnels de la communication digitale dans la diffusion de normes et pratiques politiques qui fédérèrent ces collectifs de travail hybrides et composites. Mes travaux récents s'intéressent ainsi aux « travailleurs de la donnée » et plus précisément aux prestataires de la Big data électorale aux Etats-Unis et en France qui cherchent à faire croire en l’efficacité de l’usage de données massives pour remporter une élection afin de légitimer leur profession.
• 2020-2023 : Responsable de l’ANR JCJC MUTADATA
Le présent programme de recherche interroge la professionnalisation d’une nouvelle expertise politique sous le prisme des big data. Porter le regard sur les prestataires spécialisés dans la collecte, la gestion et l’analyse des bases de données permet d’interroger les fluctuations des frontières partisanes et les reconfigurations du travail politique, à travers l’analyse d’un espace professionnel composite et hybride, tiraillé entre professionnalisation, expertise et militantisme. Ce projet vise plus précisément à étudier les modalités de constitution d’un groupe professionnel et analyser les effets de ces recompositions professionnelles sur le travail politique. Pour chacun de ces axes, l’attention portera à la fois sur les acteurs et sur les dispositifs sociotechniques qu’ils mobilisent. L’accent sera mis sur la diffusion et la circulation transnationale de normes professionnelles et de la croyance en l’efficacité des web-campagnes qui construisent et légitiment ces métiers politiques du numérique.Combinant une approche de sociologie des professions, de sociologie économique et de sociologie politique des partis, nous procéderons à une analyse comparative des espaces professionnels français et américain, notamment à travers une immersion dans deux agences de data-analyse électorale. Nous réaliserons aussi des enquêtes par entretiens semi-directifs auprès des « travailleurs de la donnée » américains et français, observations des pratiques de travail dans d’autres agences ou espaces de co-working, une cartographie des réseaux d’acteurs, ainsi qu’une enquête par questionnaire auprès des professionnels de la communication politique numérique en général. La contribution de nos collègues informaticiens et mathématiciens permettra d’« ouvrir la boîte noire de la data analytics » et d'analyser la fabrique des algorithmes prédictifs
• 2016- 2019 : Projet de recherche PARCIT (La participation citoyenne à la prise de décision politique), coordonné par Agnès Alexandre-Collier, Laboratoire TIL (EA 4182 )
Ce projet pluridisciplinaire rassemble des enseignants-chercheurs de science politique, de civilisation britannique et américaine de l’UBFC (réunissant 3 laboratoires : CREDESPO et TIl à Dijon, le CRJFC à Besançon). Il vise à étudier le renouvellement de la participation des citoyens à la prise de décision collective au sein, ou à l’extérieur, des organisations politiques et sociales. Il s’agit principalement d’analyser les actions individuelles ou collectives citoyennes qui se manifestent aux marges des formations politiques, qui visent parfois à s’en démarquer ou, au contraire, à leur venir en appui dans un contexte caractérisé par une défiance grandissante.
• 2014-2015 : Chercheuse associée à l’ANR GENEREL, coordonnée par Magali Della Sudda sur le volet « genre et élection municipale bordelaise »
Ce projet questionne les processus et les conditions d’accès des femmes à la citoyenneté en Europe en privilégiant un angle d’approche comparé et une analyse des dynamiques transnationales. Le rôle de la religion dans les mobilisations autour du suffrage des femmes est l’une des dimensions nouvelles de ce projet.
• 2012-2015 : Chercheuse associée au projet « Citoyennetés en couleurs », dirigé par Alain Bouldoires et Christine Larrazet, MSHA Université Bordeaux 3 ; axe « médias numériques d’initiative populaire ».
Ce projet entend étudier des prises de parole citoyenne et des engagements populaires en Aquitaine. Il s’agit, d’une part, d’analyser les médias d’initiative populaire en ligne et le phénomène du slam, une des pratiques culturelles urbaines émergente.
• 2012-2013 : Auxiliaire de recherche au projet ANR « enpolitique.com », coordonné par Fabienne Greffet
Financé par l’Agence Nationale de la recherche (ANR) dans le cadre du programme de collaboration France-Québec – édition 2011 et le Fonds Québécois pour la Culture et la Recherche Scientifique (FRQSC). Etude comparative des stratégies, contenus et perceptions des usages politiques du web pendant les campagnes électorales présidentielle française et législative québécoise de 2012. Mission : animation de focus groups.
• 2010-2011 : Chercheuse associée au projet LEGIPAR (SPIRIT/ANR), coordonné par Olivier Costa - Légitimation parlementaire et gouvernement démocratique en France et dans l’Union européenne.
Le projet LEGIPAR vise à identifier les mécanismes selon lesquels l’Assemblée nationale en France et le Parlement européen à l’échelle de l’Union participent encore et toujours à la construction d’un discours de légitimité démocratique. En particulier, compte tenu du niveau de défiance des citoyens envers les organisations politiques et les institutions électives enregistré dans de multiples enquêtes nationales et internationales, il convient d’examiner dans quelle mesure et jusqu’à quel point cette « crise » de la politique et de la représentation peut être imputée à ces assemblées.
Activités d'enseignements
J’enseigne la science politique, la sociologie politique et les sciences de l’information et de la communication aux étudiants de l'Université catholique de l'Ouest et notamment au sein du Master communication publique et politique que je coordonne.
Voici quelques exemples de cours:
- Sociologie du journalisme
- Vie politique française
- Communication politique
- Introduction aux méthodes d'enquête en sciences sociales
- Approche historique des médias
- Mutations de la participation politique
- Campagnes électorales et numérique