Villiers-Bouthéon
Suivi de doctorat
Villiers-Bouthéon Laurence
L’étude menée en Polynésie française s’intéresse à la manière dont les directeurs d’école primaire font face aux situations qu’ils jugent complexes. Nous portons notre attention sur ce qu’ils disent de ces situations au moyen d’enquêtes par entretien. La situation jugée complexe est étudiée à travers la contrainte convoquée par l’agir d’un Autre (enseignant, parent, maire, etc.) laquelle s’oppose à la contrainte induite par l’une des attributions définissant le rôle du directeur. Cette double contrainte établit les niveaux logiques de la situation (le système) et constitue des infra-systèmes qui entretiennent des relations de fusion-séparation (Barel, 1989). Alors, les contraintes en opposition délivrent un sens contradictoire et, le directeur perçoit le paradoxe de la situation. Pour le maîtriser, il met en œuvre une ou plusieurs stratégies doubles (Barel, 1989) par la triangulation des relations qui nous permet de saisir le processus de production de sens. En effet, le tiers (sujet/objet) n’est pas lié au hasard. Prélevé dans le contexte, il est le fruit d’un choix non conscientisé du directeur en fonction de la figure de la critique analysée au travers de principes supérieurs communs (Boltanski et Thévenot, 1991). Les combinaisons entre acteurs engagées par le tiers procèdent par actualisation/potentialisation de relations et forment la stratégie double de compartimentage, compromis ou double bind. Ainsi, cette recherche permet de comprendre la manière dont les directeurs maîtrisent les situations jugées complexes par un jeu de visibilisation/invisibilisation des relations pour faire « comme si » le paradoxe n’existait pas
Lien These.fr : http://theses.fr/2019NANT2008