Anaïs Bernard

Les arts immersifs apparaissent comme le prolongement des arts numériques et des arts interactifs, telle une expérience spatio-temporelle esthétique formant une trilogie entre le dispositif, l’artiste et le spect-acteur, le tout faisant œuvre. Les arts immersifs se déclinent sous une grande variété de propositions, regroupant un grand nombre de disciplines artistiques : arts plastiques, arts visuels, arts du spectacle... Les arts immersifs s’interrogent sur l’immersivité de l’art et par conséquent notre reconsidération pour notre conscience ordinaire à travers l’émersion d’idées, de sensations, d’émotions dans le corps vivant de l’actant qui résultent de dispositifs inductifs, produisant l’activation inconsciente et spontanée de l’imaginaire. La profondeur du corps est activée par l’immersivité produite par le dispositif artistique à travers l’une de ces typologies proposées : Interactions, Imsertions, Hybridations. L’immersant qu’il soit l’artiste lui-même ou le spect-acteur, éveille dans son corps des sensations et émotions inédites qui viennent modifier ses perceptions sensorimotrices, proprioceptives et parfois neurophysiologiques, produisant une nouvelle interprétation esthétique de l’univers dans lequel il est immergé.

Mes axes de recherche :

• L’émersiologie dans l’immersivité de l’art :

Réflexions et explorations des rapports existants entre l’activité corporelle, notamment le langage corporel, et les états de l’être, mais également des rapports entre l’activité psychique et le fonctionnement du cerveau. Entre neurosciences et neuropsychologies, quels sont les liens entre les champs corporels et cérébraux qui interviennent dans l’immersivité de l’art ? Quels sont les stimuli permettant des états modifiés de consciences ou engendrant des neurofeedback ?

L’immersivité de l’art, notamment à travers la notion du labyrinthe, permet-elle d’engendrer des liens entre rêve éveillé et apprentissage, ou encore mnémotechnique telle que dans l’Ars memoriae ?

• Palette émotionnelle, vers une intelligence émotionnelle :

Réflexions et explorations des émotions à travers l’histoire de la théorie des émotions et l’histoire des émotions, à travers des regards objectifs et subjectifs, permettant de développer un regard culturel sur nos héritages, tout en se projetant sur le devenir humain.

Peut-on remettre en cause l’histoire de la théorie des émotions ? Est-ce que l’histoire des émotions reste à écrire ?

L’émotion agit-elle sur nos perceptions dans un environnement contraignant ? Peut-on parler d’intelligence émotionnelle face à un dispositif artistique ?

• La recherche-création dans les arts :

Réflexions méthodologiques et pédagogiques autour de la recherche comme matériau, technique et savoir-faire, et la création qui cristallise un sens, un dialogue, un débat à travers des idées, des contraintes et des procédures. La recherche-création contribue-t-elle à l’évolution des disciplines artistiques grâce à une approche interdisciplinaire ?