PrayforParis : de la performance communicative d’un hashtag au questionnement de la place de religions dans la sphère publique
Titre | PrayforParis : de la performance communicative d’un hashtag au questionnement de la place de religions dans la sphère publique |
Type de publication | Communications avec actes |
Année de publication | 2016 |
Langue | Français |
Titre de la Conférence/colloque | Religions, laïcités et sociétés au tournant des humanités numériques |
Pagination | 15-42 |
jour/mois du congrès, colloque | 9-10/11/2016 |
Auteur(s) | Hoang, A N. |
Université, Editeur | Université Paul-Valéry |
Ville, Pays | Montpellier |
Mots-clés | analyse techno-sémiotique, Hashtag #PrayForParis, laicité, religions et espace public, terrorisme |
Résumé | Cette analyse a pour but de tenter de fournir un effort de comprendre un phénomène social particulièrement significatif, à savoir la circulation sociale du slogan de solidarité « Pray for Paris » à la suite des attentats meurtriers de Paris du 13 novembre 2015. Dépassant une vision naturaliste de la communication qui identifie la propagation de ce « mème » d’internet à une affaire de buzz, de viralité, l’approche techno-sémiotique adoptée dans ce travail a permis de mettre en lumière les ressorts du succès communicationnel de ce message minimal : en effet, puisant sa force sémiotique dans une mémoire sociale des formes d’expression, cette « petite forme » est un produit typique des médias informatisés, dont le pouvoir de dissémination particulièrement puissant repose sur les logiques de l’industrialisation et de la standardisation des formes médiatiques contemporaines. Dans ce mouvement de circulation sociale, « Pray for Paris » a acquis son statut de l’objet culturel, dont la « destinée triviale » le dispose aux multiples médiations matérielles et symboliques à travers différents espaces sociaux. Par ailleurs, cet « être culturel » met en visibilité une valeur de la religion dans la sphère publique car il met en scène le geste de prière en tant que geste de communion qui instaure une communauté reconfigurée, face au tragique événement des attentats, par les doubles liens de filiation divine (en « priant ») et de fraternité humaine (« pour Paris »). Ainsi, cette analyse dessine en creux la question plus que jamais d’actualité de la place de la religion dans la sphère publique, une question éminemment politique dans nos sociétés démocratiques qui invite à revisiter, sur le plan philosophique, la « raison séculière » moderne, comme l’a proposé Habemas dans sa pensée philosophique contemporaine, en dépassant une vision « bornée » des Lumières, pour repenser les liens entre raison et foi. |