Résumé |
Cette recherche s’intéresse au rôle de l’organisation du travail et du management dans l’institutionnalisation de la violence au travail. Nous étudions des situations de violence par deux niveaux d’analyse : le niveau organisationnel (quel est le rôle de l’organisation) et le niveau individuel (individus impliqués). Nous utilisons une méthodologie qualitative et compréhensive fondée sur une immersion de huit années, ayant permis l’écriture d’une auto-ethnographie. L’approche de la psychodynamique du travail nous permet d’étudier les trois dimensions de la violence au travail (systémique, symbolique et physique). Nous montrons que l’organisation du travail et les pratiques d’un management autoritaire normalisent des violences systémique et symbolique. En conséquent, la souffrance des individus au travail ne peut pas être sublimée et une isolation progressive des êtres s’installe. Dans ce contexte, des stratégies individuelles de violence physique apparaissent. Nous proposons alors de représenter un processus d’institutionnalisation de la violence lorsque les coopérations au travail sont empêchées. Nous discutons de la nécessité d’espaces de parole pour réhabiliter le management, et proposons des changements organisationnels pour prévenir le risque de violence subjective. |