Dans la période connue comme celle de l’entre-deux-guerres, le théâtre a connu un nouvel essor à tous les niveaux (thématique, scénique, dramatique, etc.) avec, entre autre, le retour des mythes grecs sur scène[M1] . Cette résurrection s’est produite dans toute l’Europe mais a été plus intense encore en France où des auteurs comme Jean Giraudoux, Jean Anouilh ou Jean Cocteau ont misé sur la thématique mythique dans leurs œuvres théâtrales.

De cette façon, les personnages mythiques par excellence, les femmes, deviennent les protagonistes de ce théâtre. Il nous faut rappeler ici que la mythologie, comme le dit très bien Sara B. Pomeroy [117 : 1987], est écrite par des hommes ; il n’est donc pas étonnant de retrouver dans ces légendes un point de vue patriarcal sur la société. Dans ce labyrinthe de féminités construites par des écrivains, se trouve une femme qui, à un moment donné de sa carrière littéraire, décide d’écrire des œuvres de théâtre pour façonner les personnages féminins peu traditionnels de Médée et de Pénélope. Il s’agit de l’écrivaine française Elisabeth Porquerol (1905-2008).