Les années 1990, marquées par la fin des utopies, par le sida, sont aussi celles d’un changement de paradigme des arts contemporains en quête de sens. Ainsi observe-t-on un regain de la performance avec l’avènement du sujet immanent. Au plus près du corps, des images inédites se créent, déployant une esthétique relationnelle du décept. Bien plus qu’un simple reflet sociétal, l’art chorégraphique construit et envisage un rapport au monde contextuel dans un flux d’expérimentations et de vécus pluriels. Nous verrons comment les artistes s’emparent de débats sociétaux, thématisent l’identité mouvante, questionnent le minoritaire, l’être ensemble ou encore proposent une résistance poétique à la barbarie. A l’heure des projets « corona-compatibles », l’humain semblent bien être au cœur d’enjeux éthiques du spectacle vivant, de l’ici et maintenant, et donc de demain.