La fin bienheureuse pour laquelle toutes choses ont été constituées, opérante et opérée dans la synaxe liturgique. Une lecture de la Mystagogie de Maxime le Confesseur.
Titre | La fin bienheureuse pour laquelle toutes choses ont été constituées, opérante et opérée dans la synaxe liturgique. Une lecture de la Mystagogie de Maxime le Confesseur. |
Type de publication | Communications avec actes |
Année de publication | 2021 |
Langue | Français |
Titre de la Conférence/colloque | La síntesis patrística del bien común. Textos de los padres de la Iglesia griegos y latinos |
jour/mois du congrès, colloque | 25-26/08 |
Auteur(s) | Mueller-Jourdan, P. |
Université, Editeur | Instituto Promotor del Bien Común (IPBC) – Universidad Popular Autónoma del Estado de Puebla (UPAEP) |
Ville, Pays | Puebla, Mexique |
Résumé | Les propos qui suivent ont pour intention d’élucider au moins partiellement le sens du bien commun dans l’œuvre de Maxime le Confesseur en focalisant cette recherche sur l’une de ses œuvres les plus originales mais aussi la plus construite : La Mystagogie. Il s’agit bien de l’élucider car, au sens strict, Maxime n’a pas traité directement de cette question, du moins pas dans le sens où nous pouvons l’entendre aujourd’hui. Sans doute serait-il anachronique de vouloir en faire un précurseur de la doctrine sociale de l’Église même s’il est incontestable que certaines des théories que nous aborderons dans ces lignes semblent en être comme la lointaine racine. Le bien pour Maxime est toujours corrélé au bien d’une nature dès lors que cette dernière s’inscrit dans le plan que le Créateur préconçut dès l’origine avant qu’elle ne fût produite. A ce titre le bien est la fin bienheureuse, l’achèvement et la perfection d’une nature qui réalise sa pleine puissance, c’est-à-dire sa vertu propre. Et le bien commun, c’est lorsque, dans une harmonieuse synthèse, toute réalité attend son but et sa fin en déployant toutes les ressources et puissances naturelles que le Créateur y déposa. Le mal en revanche, c’est lorsque la créature se trouve privée des ressources de sa propre nature. Cette conception est un lieu commun des traditions philosophiques et théologiques dont hérite Maxime. Or l’expérience humaine partagée tant par le platonisme que par la tradition biblique atteste que le bien ne se réalise pas, que l’homme paraît comme privé des dynamismes profondément orientés de sa propre nature, en bref que corruption et mort dominent ce qui n’était pourtant à l’origine, ni destiné à la corruption, ni destiné à la mort. C’est là un paradoxe que la tradition platonicienne expliquera par l’oubli et par l’ignorance dont l’âme est aujourd’hui frappée, et que la tradition biblique expliquera par le mystérieux récit de la désobéissance originelle qui entraîna l’exil de l’homme de l’environnement de grâce protecteur qui fut à l’origine le sien. L’âme, ou l’homme, n’a plus connaissance de sa propre nature, de ses puissances et de ses dynamismes fondamentaux et l’ignorant ignore son propre bien, ignore sa propre fin, ignore sa destinée. On peut ajouter que dans la tradition biblique, il ne suffit pas que l’homme connaisse à nouveau sa nature pour qu’à nouveau tout chose se réinscrive dans son ordre. Sa nature doit, selon le mot de Maxime, lui être restituée. Cette problématique est vaste. Nous allons tenter de la présenter en resserrant le champ dans une lecture de la Mystagogie de Maxime le Confesseur. |