Avec 370 000 élèves répartis au sein de 535 écoles à travers 135 pays, le réseau des écoles françaises à l’étranger (AEFE) suit la dynamique de croissance que connaissent les écoles internationales de manière globale. On note que, comparativement aux écoles internationales anglophones, la prise en compte des enjeux liés à la mobilité internationale et au stress acculturatif des élèves, est limitée au sein du réseau AEFE. Cependant, dans le cas d’élèves français, ces derniers se trouvent dans la situation spécifique de pouvoir être scolarisés au sein d’une école française à l’étranger, ce qui nous amène à poser la question de recherche suivante : « En quoi l’identité culturelle de lycéens français en situation de mobilité internationale est-elle influencée par une scolarisation en école française à l’étranger ? ». Cette thèse s’appuie sur l’analyse quantitative de données mixtes : 801 questionnaires d’enquête et 50 entretiens auprès d’élèves de notre population de référence ainsi que 11 entretiens auprès d’adultes (parents et enseignants). Cette recherche a été réalisée dans une perspective écologique et développementale qui s’articule autour d’une opérationnalisation du construit d’identité culturelle spécifique aux caractéristiques de notre population de référence. Notre échelle de l’identité culturelle, dans une logique proche de l’acculturation, évalue les trois dimensions suivantes : “France” (pays d’origine), “pays de résidence” et “cosmopolite”. Cette étude fait ressortir l’importance de la prise en compte du contexte spécifique des élèves au travers des multiples environnements influençant leur identité culturelle : famille, école, parcours de mobilité internationale, pays de résidence ou encore, amis au sein de l’école et en dehors. Pour des élèves français, il semble clair qu’une scolarisation en école française à l’étranger joue un rôle en limitant leur stress acculturatif et l’impact de la mobilité internationale sur leur identité culturelle, réduisant ainsi le risque de mise en place d’un “gap culturel” et de conflits interpersonnels au sein de la famille. Ce rôle pourrait être qualifié “d’invisible”, en ce qu’il est difficilement perceptible par les élèves et leurs parents.

Abstract : With 370 000 students spread across 535 schools within 135 countries, the network of French schools abroad (AEFE) follows the global trend of international schools’ expansion. We can notice that, comparatively to English-speaking international schools, the consideration of topics like international mobility or acculturative stress seems limited within the AEFE network. That being said, in the case of French national students, they found themselves in the specific situation of having the opportunity to attend a French school abroad, leading us to ask the following question : « In what aspects is the cultural identity of internationally mobile French high school students influenced by schooling in a French school abroad ? ». This thesis offers a quantitative analysis from both quantitative and qualitative data collection : 801 questionnaires and 50 students’ interviews as well as 11 interviews with adults (parents and teachers). This research was conducted in an ecological and developmental approach, articulated around an operationalisation of the construct of cultural identity specifically developed to target our student’s population. Our cultural identity’s scale, in a similar logic to acculturation strategies, evaluates the following three dimensions: “France” (country of origin), “country of residence” and “cosmopolitan”. This study highlights the importance of the consideration of the students’ specific context across multiple environments influencing their cultural identity : family, school, international mobility, country of residence as well as friends inside and outside school. For French students, it seems clear that schooling in a French school abroad plays a role by limiting acculturative stress as well as the impact of international mobility on cultural identity, therefore reducing the risk of a “cultural gap” and interpersonal conflicts within the family unit. This role could be considered “invisible” as it is hardly perceptible by parents and students.