La seconde session du séminaire AFFUTS sur l’épistémologie des recherches en travail social a été l’occasion de réévaluer et d’approfondir ma propre façon d’envisager la recherche en relisant mon parcours de formation à la recherche et, ainsi, de recontacter une dimension d’intériorité et d’ascèse à laquelle convoque, à mon sens, toute recherche scientifique. La question du sens de la connaissance que pose l’épistémologie, occupe une position centrale commune à toute démarche scientifique. Pour le champ du travail social, à l’intérieur duquel je pratique depuis une vingtaine d’années, à divers titres : éducateur, formateur, directeur pédagogique, la question de la scientificité est un débat qui gagne en intensité, mais qui demeure tout autant problématique (Cadière, 2013), (Rullac, 2012, 2014) et inépuisable. J’ai donc suivi un mouvement d’intériorisation à partir duquel je me suis demandé où j’étais situé dans ce débat sur l’épistémologie et comment nous pouvions nous y situer, les uns et les autres, que l’on soit formateur, enseignant, dirigeant, encadrant, praticien du travail social, décideur, chercheur, quelquefois cumulant l’une et l’autre profession. Je rapporte ici des éléments issus de « moments » de mon parcours en tant qu’apprenant, formé à la recherche en sciences humaines et de l’éducation, afin d’en extraire les effets sur soi de la posture de chercheur, mais aussi en tant que pédagogue intervenant en formation professionnelle en travail social, dans des dispositifs relatifs à l'apprentissage de la recherche, interrogeant par-là, succinctement, la posture du formateur dans la relation pédagogique.