Le vocable « migration » renvoie d’emblée à l’idée de déplacement, de différence mais aussi de rapport au lieu comme condition anthropologique. L’idée même de la rencontre, de la déstabilisation liée à l’expérience de l’altérité, nécessite, alors, une réflexion sur l’identité ; terme qui, dans nos sociétés, engendre actuellement, une grande fébrilité. Ce détour permettra de saisir combien la façon d’appréhender l’identité oriente notre rapport à autrui et l’image que l’on s’en fait ; a fortiori lorsque celle-ci/celui-ci provient d’une autre région du monde. Un tel présupposé conduit à la diversité des manières de concevoir le rapport entre éthique et anthropologie. Il s’agira, alors, de souligner trois postures différentes propres à penser le rapport au migrant. Ce n’est qu’à l’aune de ce détour que l’on pourra se risquer à cerner, brièvement, les conditions d’une rencontre habitée par un certain ἦθος et soucieuse de ne pas oublier, au demeurant, la question éminemment politique qu’elle porte.