Journée d'étude
Le documentaire sonore de chercheur : Du terrain d’enquête au récit sonore : quels enjeux d’écriture ?
Cette journée d’études s’inscrit dans le cadre du projet de recherche UCO-Tremplin PRASORE (Pratiques Sonores de la Recherche) qui œuvre au déploiement d’une écriture sonore de la recherche.
À l’occasion de cette journée, nous écouterons les processus d’analyse de chercheuses et chercheurs qui ont une expérience de production de documentaire sonore. La position réflexive sera privilégiée et nous permettra d’interroger les principales zones de questionnements que soulève cette pratique d’enregistrement et de réalisation revendiquée comme une écriture alternative de la recherche. Fanny DUJARDIN (CNRS, Prism, Aix-Marseille Université) soulèvera les enjeux éthiques du « don du micro » dans son documentaire Prologue pour un récit d’arrivée qui interroge les conditions de l’hospitalité réservées aux jeunes migrants en France. Marie FIERENS et Ornella ROVETTA (ULB, Bruxelles) partageront l’évolution de la transformation de leur processus de recherche sous l’influence du sonore et la place que ce medium a pris dans leurs modalités d’écriture et de transmission de leurs recherches. Séverine Leroy (CHUS-UCO, Angers) présentera sa recherche sur l’observation de processus de création et le choix du documentaire sonore pour transmettre les expériences vécues. Rémy BESSON (Université de Montréal) et Marie LAVOREL (Université Concordia) présenteront les enjeux soulevés par le projet documentaire qu’ils développent dans le projet PRASORE consacré à la transmission de la mémoire du génocide des Tutsi dans la communauté rwandaise de Montréal. Enfin, les chercheuses et chercheurs du projet PRASORE partageront leur expérience issue de la première résidence de recherche-création qui s’est déroulée en juin 2023 et les questions qu’elles et ils se posent au moment où le tournage de leur projet documentaire se met en œuvre.
À l’occasion de cette journée, nous écouterons les processus d’analyse de chercheuses et chercheurs qui ont une expérience de production de documentaire sonore. La position réflexive sera privilégiée et nous permettra d’interroger les principales zones de questionnements que soulève cette pratique d’enregistrement et de réalisation revendiquée comme une écriture alternative de la recherche. Fanny DUJARDIN (CNRS, Prism, Aix-Marseille Université) soulèvera les enjeux éthiques du « don du micro » dans son documentaire Prologue pour un récit d’arrivée qui interroge les conditions de l’hospitalité réservées aux jeunes migrants en France. Marie FIERENS et Ornella ROVETTA (ULB, Bruxelles) partageront l’évolution de la transformation de leur processus de recherche sous l’influence du sonore et la place que ce medium a pris dans leurs modalités d’écriture et de transmission de leurs recherches. Séverine Leroy (CHUS-UCO, Angers) présentera sa recherche sur l’observation de processus de création et le choix du documentaire sonore pour transmettre les expériences vécues. Rémy BESSON (Université de Montréal) et Marie LAVOREL (Université Concordia) présenteront les enjeux soulevés par le projet documentaire qu’ils développent dans le projet PRASORE consacré à la transmission de la mémoire du génocide des Tutsi dans la communauté rwandaise de Montréal. Enfin, les chercheuses et chercheurs du projet PRASORE partageront leur expérience issue de la première résidence de recherche-création qui s’est déroulée en juin 2023 et les questions qu’elles et ils se posent au moment où le tournage de leur projet documentaire se met en œuvre.
Programme de la journée
Vendredi 17 Novembre 2023
UCO Angers - amphi Bonadio
9h00
Accueil - café
9h30
Introduction par Séverine LEROY (UCO Angers), responsable scientifique du projet de recherche création PRASORE
9h45
Fanny DUJARDIN (CNRS, PRISM Aix-Marseille Université) : « Pratique et théorie du documentaire sonore »
À partir d’une définition large du documentaire audio, intégrant diverses manières d’écrire avec le réel, du journalisme radio à l’art sonore, ma recherche doctorale porte sur les gestes pratiques, les positionnements éthiques et les choix poétiques des documentaristes, de la situation d’enregistrement, au montage, jusqu’à la restitution aux personnes enregistrées. Mon intervention concerne la problématique particulière de la représentation des personnes migrantes à la radio que j’interroge dans la pièce Prologue pour un récit d’arrivée, réalisée dans le cadre de mon doctorat. Je tenterai ainsi de définir ce que peut être la recherche-création dans le cadre de ma thèse en art. Quelles sont ses vertus, ses limites, et quel but elle peut espérer remplir.
10h15
Marie FIERENS et Ornella ROVETTA (Université Libre de Bruxelles) : « Penser la recherche par le son »
La recherche par le son transforme nos pratiques d'écriture et de médiation scientifique. Dans cette communication, nous abordons quelques-unes des étapes de notre cheminement vers la création de nos "podcasts de recherche", un concept que nous pensons distinct de celui de "vulgarisation scientifique". Dans nos recherches, le son se justifie car il constitue souvent la matière première de nos travaux par le biais d'entretiens de recherche ou d'utilisation d'archives audiovisuelles. Avec les podcasts de recherche, nous entendons basculer ce matériau à l'avant-plan de notre réflexion scientifique. Cela signifie que nous ne faisons pas une transposition de l'écrit vers le sonore mais que nous pensons la recherche différemment grâce au sonore. Dans certains cas, nous allons du sonore à l’écrit : un travail débuté par une collecte - dans l'urgence - de la parole mène à la réalisation d’un podcast de recherche et débouche ensuite sur un travail d'écriture plus classique. Nous nous plaçons, avec l'enregistreur, au centre de la réflexion et envisageons le podcast de recherche comme un outil de réflexivité. En sortant de l'usage iconique des citations (qu'elles soient sonores ou écrites), nous pensons le processus de collecte du matériau comme faisant partie intégrante de notre pratique de recherche visible, et donc restituée, auprès d'un public le plus large possible.
10h45
Discussion
11h15
Pause café
11h30
Séverine LEROY (UCO Angers) : « Faire entendre l’expérience d’une recherche : les documentaires sonores du projet européen ARGOS : observation de processus de création dans les arts de la scène »
En 2019 et 2020, le projet européen ARGOS (Europe Créative) a mené une recherche sur les modalités d’observation des processus de création dans les arts de la scène. Le groupe d’observateurs comprenait des chercheurs, des étudiants et des médiateurs réunis à chaque fois pendant une semaine en immersion dans un processus de création. Chaque observateur tenait un journal pour documenter et analyser son observation. J’ai alors choisi ces terrains comme lieux d’une affirmation naissante de ma recherche par le sonore en enregistrant les répétitions, des moments de vie du groupe et les entretiens d’évaluation de chaque expérience. Mon intervention présentera ma démarche et le processus de construction des documentaires sonores que j’ai réalisés dans ce projet européen qui inaugure les recherches développées dans le projet PRASORE.
12h00
Discussion
12h45
Brunch
14h30
Séance d'écoute, suivie d’un échange
Prologue pour un récit d’arrivée de Fanny DUJARDIN, Le Grain des choses, 15’45
Comment raconter une vie quand la production du récit conditionne l’hospitalité ? En prenant acte de l’injonction à l’histoire bien faite qui pèse sur les personnes migrantes, cet essai radiophonique tente de transmettre quelque chose des présences singulières de Chaka, Kaba et Moussa, mineurs exilés arrivés en France. Essai radiophonique réalisé pour "So(i)ns", le quatrième numéro de la revue sonore Le Grain des choses.
Une coproduction de l'émission Par Ouï-dire de Pascale Tison et du Grain des choses. Avec la complicité du GDR, Groupement de Recherche image, écritures transmédia, sciences sociales
À retrouver sur legraindeschoses.org/. Ce documentaire a reçu le prix du meilleur documentaire sonore, catégorie "Petites ondes" au festival Longueur d'Ondes 2023.
Variation Rothko: une immersion sonore de Séverine LEROY, projet européen ARGOS, 30’23
En février 2020, au Théâtre national de Bretagne, le groupe européen ARGOS a mené une observation immersive pendant la dernière semaine de création de « Rothko Untitled # 2 » ; un objet visible et sensible plutôt qu’un spectacle. C’est ainsi que Claire Ingrid Cottanceau et Olivier Mellano désignent leur création. Pendant quatre jours, les observateurs ont suivi le travail artistique en éprouvant trois modalités de regards : ils alternaient entre une présence dans la salle de théâtre, une retransmission vidéo live projetée en loge, sur écran et dans des casques de visionnage. L’un des enjeux était alors de vérifier les différences entre ces trois positions et d’éprouver l’innovation d’un suivi de création en immersion. Ce documentaire sonore est mon récit de chercheuse en charge de cette expérience.
15h45
Pause café
16h00
Rémy BESSON (Université de Montréal) et Marie LAVOREL (Université Concordia) : « Kwibuka, documentaire sonore (projet PRASORE) : Contexte, terrain et réflexions sur le processus de création. »
30 ans après le Génocide des Tutsis au Rwanda, les témoignages de la plupart des survivants qui résident à Montréal ont été collectés et leurs récits de vie sont préservés et valorisés. Ce qui nous apparaît désormais comme étant le plus important, c’est d’interroger le rôle que ces témoignages oraux jouent dans la vie des membres de la seconde génération (18 à 25 ans). Plus précisément, nous souhaitons mettre en évidence le rôle actif que ces derniers jouent dans la transmission de cette mémoire collective traumatique et dans son actualisation dans l’espace public canadien. À partir du processus de création de Kwibuka, une création sonore qui sera réalisée en 2024, nous vous présenterons la préparation du terrain de collecte de sons et la mise en place d’un processus collaboratif nécessaire à sa réalisation.
16h30
Partage d’expérience des chercheuses et chercheurs du projet PRASORE : Pauline BOIVINEAU, Céline CHOLET, Rémi KORMAN, Jehanne ROUL, Anne-Zoé RILLON-MARNE (CHUS-UCO) et Christelle CHAILLOU (CESCM-UMR 7302).
Avec quelques capsules sonores de la première résidence PRASORE.
17h30
Échanges avec le public
Présentation des intervenants
Rémy BESSON a mené une thèse en histoire à l’EHESS portant sur la mise en récit du film Shoah de Claude Lanzmann. Celle-ci a été publiée (MkF Éditions) et a conduit à la réalisation d’un documentaire de Catherine Hébert: Ziva Postec, la monteuse derrière le film Shoah (2018) dont il est le conseiller historique et un protagoniste. Il a été chercheur postdoctoral au CRIalt (2012-14), puis au LLA-CREATIS (Toulouse II, 2014-15) et à TECHNÈS (2016-2020). Il enseigne et travaille actuellement à l’Université de Montréal dans le cadre du partenariat international de recherche TECHNÈS. Il est membre de comités de rédaction des revues Intermédialités (Université de Montréal), Entre-temps (Collège de France), Sonorités (Association française de sociologie des archives orales sonores et audiovisuelles) et Conserveries mémorielles (IHTP-CNRS).
Pauline BOIVINEAU est maîtresse de conférences en Arts du spectacle à l’Université catholique de l’Ouest à Angers. Elle est autrice d’une thèse intitulée « Danse contemporaine genre et féminisme en France (1968-2015) » et poursuit ses recherches sur les questions de genre et de féminisme permettant de proposer une lecture renouvelée de l’histoire de la danse et d’articuler danse et politique en contexte. Elle travaille sur la scène de la danse contemporaine à Nantes et plus largement sur le concept de scène (ANR SCAENA). Ses recherches portent également sur le travail (invisible) des artistes, notamment en collaboration avec le TU-Nantes et plus largement sur les dispositifs mis en place à destination des artistes émergents.
Christelle CHAILLOU est chargée de recherche CNRS au CESCM de Poitiers depuis 2016. Après avoir soutenu une thèse en musicologie médiévale sur les rapports texte/musique dans les chansons de troubadours à l’Université de Poitiers en 2007, elle poursuit ses recherches à l’Université autonome de Barcelone, à l’EPHE sous la direction de Fabio Zinelli puis au Collège de France en étant l’assistante de Michel Zink de 2013 à 2015. Avec Fabio Zinelli, elle crée en 2013, les rencontres bisannuelles « Philologie et musicologie » afin promouvoir les travaux entre les deux disciplines. Depuis 2016, elle s’intéresse plus particulièrement à la tradition en langue allemande, projet financé par la Fondation Humboldt (2019-2021). Depuis 2019, elle coordonne le programme de recherche interdisciplinaire MaRITEM financé par l’Agence Nationale de la Recherche : Manuscrit du Roi, Paris, BnF fr. 844 (2019-2024), dont la perspective est de produire une étude du codex et de son contexte de production, assortie d’une édition numérique intégrale en TEI/MEI.
Céline CHOLET est docteure en Sciences de l’information et de la communication, maîtresse de conférences à l’Université catholique de l’Ouest et chercheuse au sein du Centre de recherche Humanités et Sociétés. Elle est également membre du Groupe d’Etudes et de Recherche (GER) « Communication, environnement, science et société ». Elle travaille sur les systèmes de représentation du vivant non-humain et leur qualification à partir de leur perception sensorielle, sonore notamment. Elle travaille également sur la médiation et la circulation des savoirs à partir de dispositifs médiatiques, et sur les pratiques et processus de saisie, d’appropriation, de transmission, et de conservation des savoirs (écrits, visuels, sonores).
Fanny DUJARDIN est doctorante à l’université d’Aix Marseille, en « pratique et théorie de la création littéraire et artistique », autour du documentaire sonore comme écriture avec les voix des autres. À partir d’une définition large du documentaire audio, intégrant diverses manières d’écrire avec le réel, du journalisme radio à l’art sonore, sa recherche porte sur les gestes pratiques, les positionnements éthiques et les choix poétiques des documentaristes, de la situation d’enregistrement, au montage, jusqu’à la restitution aux personnes enregistrées. Elle travaille des problématiques qui sont à la fois esthétiques, éthiques et politiques : comment les documentaristes, en fonction de leur positionnement professionnel et de leur éthique personnelle créent-ils et elles une grammaire proprement sonore apte à représenter le réel ? Quels sont les gestes qui permettent de recueillir la voix d’autrui, en particulier les voix des plus vulnérables ? Comment créer des narrations qui n’assignent pas toujours les mêmes voix aux mêmes statuts énonciatifs, mais tentent une revalorisation symbolique des voix par un travail poétique ? Cette recherche s’accompagne d’une pratique de réalisation qui est à la fois une source de connaissances concrètes sur la fabrique du documentaire, mais aussi lieu d’émergence de questionnements éthiques et esthétiques dont elle a fait ses problématiques de recherche, et enfin mise en œuvre artistique et expérimentation en acte de directions issues de ses réflexions théoriques. Elle a ainsi réalisé pendant ses années de doctorat deux pièces radiophoniques qui travaillent l’énonciation collective, la prise de son immersive, mais aussi la délégation de l'enregistrement à travers le « don du micro » (une expression du chercheur Christophe Deleu). La première, intitulée L’échappée, propose une immersion dans un groupe d’enfants en vacances sur la ZAD de Notre-Dame des Landes. La seconde, Prologue pour un récit d’arrivée, témoigne des difficultés des MNA (mineurs non accompagnés) pour accéder à un accueil digne sur le territoire français.
Marie FIERENS est enseignante chercheuse à l’Université libre de Bruxelles. Depuis 2009, elle publie régulièrement ses travaux, qui portent sur le journalisme en Afrique subsaharienne francophone.
Ornella ROVETTA est chercheuse aux Archives de l'Etat et chargée de cours invitée à l'Université Saint-Louis. Elle est spécialiste de l'histoire de la justice internationale en Europe et en Afrique centrale. En 2019, Marie et Ornella ont commencé à interroger les multiples possibilités qu’offre le croisement entre le son et la recherche. Elles ont réalisé ensemble des "podcasts de recherche" sur la justice post-génocide au Rwanda (2019) et sur les journalistes burundais en exil (2021), projets pour lesquels elles ont effectué des recherches de terrain au Rwanda et obtenu deux prix (FNRS et ULB).
Rémi KORMAN est maître de conférences en histoire contemporaine à l’UCO d’Angers. Il a réalisé une thèse en histoire à l’EHESS portant sur la politique de mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda. Ses recherches sur la mémoire du génocide mobilisent des sources écrites mais aussi sonores, avec un intérêt particulier pour l’histoire orale, la captation de commémorations ou encore l’étude des chants de deuil. Il a aussi été ingénieur d’étude au sein du programme de recherche 13/11 visant à étudier la construction et l’évolution de la mémoire des attentats du 13 novembre 2015. Dans ce cadre, il a participé à la captation de 85 entretiens avec des témoins des attentats. Il est co-responsable du réseau international de recherche RwandaMAP portant sur les traces mémorielles, archivistiques et patrimoniales du génocide des Tutsi. Au sein de ce réseau, il porte en particulier des projets concernant la préservation et la valorisation des archives sonores et des archives de la recherche, en lien avec des institutions tels que l’INA ou encore la Contemporaine à Nanterre. Il est membre des comités de rédaction des revues Mémoires en jeu et Human remains.
Marie LAVOREL est chercheure (CHORN-Université Concordia et CELAT-Uqam) et commissaire d’exposition. Titulaire d’un doctorat en muséologie de l’Université du Québec à Montréal et en Sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Avignon, ses recherches transdisciplinaires portent sur les écritures médiatiques des mémoires sensibles, l’histoire orale, l’art contemporain, les dispositifs interactifs, la danse contemporaine, la notion de temps en sciences humaines et en art et la performativité des savoirs. Elle porte aussi son attention sur des formes numériques et interactives de production et médiatisation du savoir qui visent à renouveler nos manières d’écouter et participe activement à des projets d’humanités numériques en histoire orale (https://livingarchivesvivantes.org/), en art de la scène (https://studiosit.ca/) et autour de l’annotation vidéo (Canevas). Elle travaille actuellement à plusieurs projets de recherche-création où l’écoute, les temporalités multiples, l’imaginaire et les modalités de diffusion numérique sont au centre d’une réflexion sur nos façons d’écouter l’Autre, de tisser des liens, de décoloniser nos sens et imaginaires et d’habiter la ville.
Séverine LEROY est maîtresse de conférence en études théâtrales. Après avoir consacré sa thèse à la poétique de la mémoire dans l’œuvre théâtrale de Didier-Georges Gabily (2015), elle a essentiellement développé ses recherches en direction des processus de création en s’intéressant à l’archivage et la documentation du geste créateur. Elle a participé au projet européen ARGOS : observatoire des processus de création (Europe Créative Culture 2018-2021). Ses activités de recherche se déploient notamment en direction des écritures sonores tant aux niveaux esthétique et technique qu’au niveau de la production scientifique. Depuis 2014, elle a mené plusieurs documentaires sonores en lien avec ses objets de recherche : témoignage et traumatisme (Défaut d’ingérence : paroles de casque bleus en ex-Yousgoslavie, France Culture), poétique d’une œuvre et d’une vie (D.G. Gaily : Revenir sur les lieux, FR. Culture), plusieurs documentaires en lien avec les archives : Les sons de l’arrière (prod. Archives départementales d’Ille-et-Vilaine ; Petite et grande histoire de la décentralisation théâtrale ; Histoires d’amateurs, prod. ADEC et Archives dpt d’Ille-et-Vilaine) ainsi qu’une série de documentaires sur les processus de création observés dans le projet européen ARGOS : Variation Rothko : une immersion sonore ; À l’écoute du Purgatorio au TeatrO Bando Sonorités d’une partition scénique : La terra dei lombrichi.
Elle est coordinatrice du projet de recherche PRASORE (2022-2024).
Anne-Zoé RILLON-MARNE est maîtresse de conférences à l’Université catholique de l’Ouest (Angers) dans la filière musicologie et membre du CHUS. Elle est également membre collaboratrice au CESCM (UMR 7302) et associée à l’IReMus (UMR 8223). Après avoir suivi des études de musicologie à la Sorbonne (Paris IV) et obtenu l’agrégation de musique en 2002, elle a soutenu en 2008 une thèse en musicologie médiévale à l’Université de Poitiers (Philippe le Chancelier et son œuvre : étude de l’élaboration d’une poétique musicale). Ce travail a fait l’objet d’une publication en 2012 (Homo considera, la pastorale lyrique de Philippe le Chancelier, coll. « Studia artistarum » 34, Brepols, Turnhout). Ses recherches portent principalement sur les rapports entre la composition musicale et les milieux intellectuels médiévaux, ainsi que sur les sources des répertoires latins entre le XIIe et le XIVe siècle. Elle est l’organisatrice de différentes manifestations scientifiques et éditrice d’ouvrages collectifs.
Jehanne ROUL est maître de conférences en Histoire médiévale à l’Université catholique de l’Ouest à Angers. Elle est membre du CHUS et chercheur titulaire au Laboratoire d’études sur les monothéismes (LEM-UMR 8584). Elle travaille sur le règne de Louis le Pieux, elle a consacré sa thèse à l’élégie d’Ermold le Noir (Le Poème en l’honneur de Louis le Pieux d’Ermold le Noir, un miroir pour l’Empire carolingien, ChampVallon, collection Les classiques, 2024) . Ses travaux portent aussi sur la mort à la guerre et sur les restes humains, sur leur place dans les mémoires collectives, dans l’espace public, dans les sources. Elle a organisé, à l’occasion des 600 ans de la bataille de Baugé un colloque international sur le sujet (“Les êtres et leurs restes. Baugé, XVe siècle, une bataille dans l’histoire des trois royaumes”, septembre 2021). En parallèle, elle mène avec des archéo-anthropologues, en lien avec le SRA, service archéologique régional de Nantes, une prospection pour retrouver les corps des soldats anglais tombés en Anjou en 1421.
Infos pratiques
17 Novembre 2023
Equipe(s) UCO