LE SAISISSEMENT - Vers un renouvellement de la manière d’habiter le monde ?
LE SAISISSEMENT - Vers un renouvellement de la manière d’habiter le monde ?
Soutenance de thèse d'Agnès DE LONGUEVILLE-TEYNIÉ dans le cadre du doctorat ECE (Éducation, Carrièrologie et Éthique).
Une réflexion enracinée dans la phénoménologie heideggérienne permet de penser la crise de l’habitation du monde pour le sujet contemporain. En effet, ce dernier se trouve affecté par les logiques d’accélération, de captation des ressources, de toute-puissance, et plus largement la fragilisation du monde par l’entrée en Anthropocène. Il se trouve éprouvé dans son rapport à lui-même, à l’autre et au monde. Face à ces turbulences, la présente étude considère un phénomène singulier : le « saisissement ». Ce terme décrit un événement que rien ne semble annoncer, qui surgit et ouvre de nouvelles perspectives de vie à celui qui l’expérimente. Comprendre ce phénomène, tant dans son effectuation que dans ses retentissements, constitue le cœur de cette investigation. Ses effets dans le temps concernent les dimensions personnelle, relationnelle et politique. Les notions d’agentivité, de conversion, de vocation et de convocation permettent de les qualifier. Le saisissement contribue-t-il, effectivement, à renouveler la manière d’habiter le monde ? Trois récits biographiques viennent illustrer et éclairer ce qui se joue à travers ce phénomène. Celui-ci apparaissant comme une source vive, tant pour le sujet qui l’expérimente que pour les collectifs, une question s’impose : comment favoriser le saisissement au profit du bien commun ? Cette interrogation amène à penser non seulement une éducation à la résonance comme propice à l’émergence d’un tel phénomène, mais aussi les conditions appropriées pour soutenir son déploiement dans le temps.