Sports, usages récréatifs de la nature et politiques territoriales : l'action publique, sa fabrique et ses jeux d'échelles
Sports, usages récréatifs de la nature et politiques territoriales : l'action publique, sa fabrique et ses jeux d'échelles
Concernant l'analyse des politiques en matière de sports et de loisirs sportifs, nombre de travaux tendent à montrer qu'il faut diversifier les focales et prendre en considération les spécificités des configurations locales tant pour saisir les conditions préalables à la formalisation et l'élaboration des actions publiques initiées à l'échelle communale ou intercommunale, que pour mieux comprendre les conditions inégales d'appropriations localisées de politiques définies à d'autres échelons, par exemple, national ou international.
La littérature montre qu'il est difficile de rendre compte des appropriations inégales des politiques publiques définies hors du territoire local, par des acteurs situés à d'autres niveaux d'échelle (de l'intercommunalité à l'international). Pour essayer d'y parvenir, il faut prendre en considération tout à la fois les singularités locales qui pèsent sur l'offre d'encadrements et de prestation de loisirs sportifs et son histoire, les enjeux et rapports de pouvoirs politiques à propos de l'administration territoriale des affaires sportives, mais aussi l'état des concurrences inhérentes à l'économie des loisirs et de la culture légitime.
Se joue là un champ de questionnement un peu délaissé : la fabrique localisée des politiques sportives, et, en la matière, les rapports de pouvoir entre le central et le local, le national et le municipal qui s'y jouent dont l'un des exemples les plus criants est celui des débats, controverses à propos des contours de la « nouvelle gouvernance du sport » et du rôle de l'Agence nationale du sport.
Ce souci de prendre acte des singularités locales permet ainsi de ne pas circonscrire le travail d'objectivation empirique ni à une « politique municipale », ni à une « politique nationale », ni au seul « mouvement sportif », mais bien de s'intéresser aux conditions de fabrique d'une action publique dont l'échelle légitime est enjeu, en insérant la pluralité des acteurs et/ou institutions potentiellement impliquée dans la « fabrique » et par les « impacts » et « effets » de l'action publique territoriale en matière de pratiques sportives et des usages récréatifs de la nature : par exemple, et selon les situations observées, au-delà des injonctions nationales, les services et élus municipaux ; le tissu associatif sportif d'une commune, mais aussi parmi les groupes et groupements ayant quelques pouvoirs sur la définition de la conduite des affaires collectives en matière de politique de loisirs et de sports, les associations environnementalistes ; les corporations des professionnels du tourisme ; les secteurs marchands de l'évènementiel ; les organismes, marchands ou non, qui régissent les équipements, mais aussi ceux qui gèrent les espaces protégés (Parc Naturel, Réserve) ; les services de l'aménagement et de l'environnement ; et autres organes de pouvoirs sollicités lors de l'accueil d'évènements sportifs (comme, les intercommunalités, les préfectures, les services déconcentrés des différents ministères ayant eu en charge les sports).
En chaque territoire d'enquête, les parties prenantes ne sont pas rigoureusement les mêmes, et ne disposent pas des mêmes pouvoirs et légitimités pour participer à la définition et/ou à la conduite de projets d'actions publiques visant la pratique sportive et les usages récréatifs de la nature, dont l'initiative ne relève pas exclusivement d'impulsions et d'injonctions nationales. A tel point que, comme le soulignent les travaux réalisés sur l'évaluation des grands évènements sportifs, la question peut être posée de l'extension des critères d'évaluations et d'analyses des dispositifs initiés dans le cadre de politiques publiques localisées, du point de vue des temporalités et de la pluridimensionnalité de « l'impact » des évènements sportifs organisés et promus sur le territoire concerné. Aussi, peut-on dire que porter une attention aux configurations locales et aux rapports de pouvoirs localisés à propos de la conduite des affaires collectives en matière de sports, de loisirs sportifs, et d'usages récréatifs de la nature permet de s'intéresser aux conditions de légitimation des instances et groupements sportifs localisés en matière de fabrique et d'évaluation de l'action publique, dont l'enjeu est justement l'échelle de territorialisation, comme le montre l'exemple de la déclinaison des « enjeux des jeux » à des échelons territoriaux qui vont du national au communal, ou la problématisation nationale du « développement maîtrisé des sports de nature », dont l'opérationnalisation est renvoyée aux « acteurs locaux ».
Ces journées d'étude se donnent pour objet justement, sous la forme d'échanges entre chercheurs qui ont travaillé sur la genèse, ou l'évaluation et/ou la mise en œuvre localisée d'actions publiques en matière de sports et de loisirs sportifs, de saisir les conditions de la fabrique de ces actions, et la manière dont les questions d'échelles y sont enjeu. Cette journée, à comité restreint, vise à échanger, à partir des enquêtes empiriques réalisées ou en cours des uns et des autres, de relever l'ensemble des interactions et interdépendances singulières en chaque configurations locales qui se nouent, selon les terrains d'investigations, s'opèrent entre représentants des « sport(ifs) » et d'autres parties prenantes engagées dans la conduite des affaires collectives à propos du sport et des usages de la nature, se discutent, se débattent la question de la maîtrise de l'échelle de l'action et de son territoire d'application.
Il s'agit ici, à partir d'interventions cumulant points de vue de l'histoire, de l'économie, de la sociologie, prenant pour cas d'analyses des configurations localisées différenciées, d'interroger les jeux d'échelles qui se jouent et sont engagés dans les stratégies de positionnement, de légitimation, de mobilisations de ressources différenciées des « sport(ifs) » et de leurs représentants dans le champ de l'action publique, qui implique des acteurs et parties prenantes du « sport » à différents échelons.
Entrée libre
Mardi 26 Novembre 2024
IFEPSA
14h00
Accueil des participants
Session 1 : Usages récréatifs de la nature et actions publiques au prisme de configurations localisées
14h30
Julien FUCHS et Thierry MICHOT : « Politiques de nautisme à Brest et sur la métropole » (titre à confirmer)
15h00
Christophe GUIBERT : « Politique locale de surf et/ou politiques locales d'évènements sportifs (Ex. Vendée Globe Challenge) » (titre à confirmer)
15h30
Yohann RECH : « Sports de nature, politique locale et participation/concertation » (titre à confirmer)
16h00
Pause café
16h30
Table ronde : La difficile captation des SDN
Table ronde animée par Arnaud SEBILEAU et Ludovic MARTEL avec les participants suivants:
- Nicolas ROUSSEL (référent « Sport de nature » Maine-et-Loire)
- Christophe SABARDIN (Anjou-Tourisme, représentant du Département)
- Alex HUMEAU (représentant de la Fédération Française de Randonnée pédestre)
- Lucile STANICKA (chargée de mission Zone Natura 2000)
20h00
Soirée de gala
Mercredi 27 Novembre 2024
IFEPSA
Session 2 : Politiques sportives et jeux d'échelles : de l'international et du national au local
9h00
Charlotte PARMANTIER et Dominique CHARRIER : « Coopération sur santé/inclusion-prévention/international » (titre à confirmer)
9h30
Marina HONTA : « Haut niveau et santé » (titre à confirmer)
10h00
Table ronde
Table ronde animée par Dominique CHARRIER avec les participants suivants :
- Aurélien RAYER (chef de projet au CDOS 49)
- Mélody PAILLAT (chargée de mission sport santé CREPS Pays de la Loire)
- Yohan BON (responsable du service Développement des pratiques et Manifestations sportives, Direction des Sports et Loisirs, Angers)
- Karine ENGEL (Adjointe à la Citoyenneté, aux Anciens combattants et aux Sports, conseillère communautaire)
11h00
Pause café
Session 3 : D'autres regards pour s'ouvrir de nouvelles perspectives
11h30
Sylvain DUFRAISSE : « Les politiques sportives : de l'international au local » (titre à confirmer)
12h00
Gilles LAFERTE : « Les espaces sociaux localisés » (titre à confirmer)
12h30
Questions à Gilles LAFERTE et Sylvain DUFRAISSE
13h00
Clôture officielle des journées d'étude
- Ludovic Martel
- Dominique Charrier