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Jean-Clement Lavieille

Doctorant.e

Jean-Clement Lavieille

Relique, objet relique et création reliquaire

Dans la clinique du deuil, nous avons rencontré des patients qui composaient avec les restes (directs ou indirects) de leur proche décédé. L'arasement supposé des rites autour de la mort (Thomas) et l’inversion même de la mort (Ariès et Gorer) résisteraient en des pratiques individuelles et personnelles, à l’instar de l’institution religieuse et considérations collectives. Individuellement, ces sujets élèveraient ces restes dans une relation exclusive et une pratique privée, engageant une relation personnalisée au deuil. Au cours de cette recherche, nous souhaitons appréhender la relique. Via le culte des reliques, le discours religieux semble charger la question du « que fait-on du reste de l'autre » d’une dimension d’éternité et de sainteté (Autre). D'un point de vue psychanalytique, la relique, comme objet de présence et d’absence, s’engage dans la problématisation que Freud a fait du deuil pathologique, à savoir la perduration de l’objet perdu contraint au commandement de la réalité. Cette sur-réalité (Fédida), cette halte du souvenir (Freud), cet objet présent qui serait en exil (Le Gaufey) sont autant de nominations conceptuelles qui nous permettent d’appréhender l’objet dans la dialectique croyance et raison. Cette cohabitation, ou compromis illusoire (Fédida), nous permettra de questionner les fonctionnements et les limites de cette pratique autour du reste : entre la parade contre l’angoisse (et l'effondrement mélancolique possible) et les risques d’une jouissance à portée de main (question du fétichisme). Enfin, nous viendrons dans un dernier temps actualiser la question reliquaire au discours capitaliste et questionner l’existence de reliques contemporaines (Laufer).

6e année en doctorat de psychologie

Equipe(s) UCO Doctorat
Psychologie
Durée de préparation
2015
2021
Directeur(s) de thèse UCO