Louise Romet Veauvy
Doctorant.e
Louise Romet Veauvy
J’angoisse donc je jouis
Ou : du Tabou au Totem, la place de l’angoisse dans la sexualité du sujet contemporain.
Ou : du Tabou au Totem, la place de l’angoisse dans la sexualité du sujet contemporain.
Problématique : Dans quelle mesure le sujet contemporain est-il traversé, enserré par l’angoisse tout au long de sa vie sexuelle, et comment celle-ci co-construit sa jouissance sociale, psychique, somatique, inconsciente ? Mots clefs : Angoisse, sexe, traversée, jouissance, orgasme, social, désir, répétition.
Mots clefs : Angoisse, sexe, traversée, jouissance, orgasme, social, désir, répétition.
Résumé : « Il faut jouir lors de chaque rapport sexuel (sinon c’est signe de frigidité) » ; « une femme doit jouir lors de la pénétration » ; « Il faut aimer le sexe et pratiquer beaucoup »… Exemples d’injonctions sociales, visibles sur les réseaux sociaux, les magazines etc. « Vous souhaitez booster votre vie sexuelle et retrouver une connexion plus intense avec votre partenaire » ; « 5 conseils pour la faire jouir »… Exemples de solutions proposées. « Si je tiens pas mon érection, elle va pas rester », « mais moi j’ai pas autant de libido que lui, il a des besoins que moi je n’ai pas »… Exemples de propos des patients suivis en sexothérapie. Comment le sujet contemporain peut il y voir clair au milieu de tant de discours contradictoires ? Nous constatons aujourd’hui dans la clinique en sexothérapie que le sujet est traversé par une multitude de causeries : sociales, éducationnelles, personnelles, religieuses, médicales, politiques. La question sexuelle soulève des débats et enflamme les discours ; le sujet se retrouve coincé entre ce qu’il faut faire et ne pas faire. Ce labyrinthe semble perdre notre sujet 2.0 dans les abysses du sexuel qui, de plus en plus, n’est plus seulement une question d’injonction mais de construction moléculaire. Plus précisément, un assemblage dont les différentes échelles ne cessent de s’entrechoquer ; à l’image du neutron et du proton qui s’allient et s’affrontent dans un mouvement incessant. Pour comprendre la question du sexuel, nous devons essayer de déplier les couches dans laquelle elle est prise ; comment à travers les siècles, les époques, les disciplines, les regards, elle devient esclave de celui qui s’en approche. Le sexe semble être un sujet tellement explosif qu’il est nécessaire de s’appuyer particulièrement sur les propos de nos patients pour que ceuxci nous éclairent sur les nouages du désir, mêlés à l’angoisse qui peuvent basculer vers l’orgasme. Nous pouvons nous demander si effectivement le sexe est une répétition de quelque chose qui tente de s’écrire, mais qui serait mis en échec à chaque rapport ? Faut-il tenter de nouveau d’inscrire un mot dans cette chose ? Nous nous appuierons sur des auteurs comme : J. Lacan et son séminaire sur l’angoisse ; P. Brenot et son histoire du sexe à travers les siècles ; A Zupencic qui se questionne sur le sexe avec une relecture philosophique du travail de Lacan ; et enfin H. Byung-Chul qui s’interroge sur le désir à l’épreuve de l’écran. De nombreuses autres lectures vont nous permettent de lier clinique et théorie afin de nous rapprocher au plus près d’un désir qui n’est pas toujours visible et lisible, celui du sujet face au sexe.
Deuxième année de doctorat