Corps, Médecine, Subjectivité
Corps, Médecine, Subjectivité
Cette journée d’étude vise à présenter et croiser les travaux de recherche clinique inscrits dans l’axe « Corps, Médecine et Subjectivité » du Laboratoire pluri-sites RPpsy.
Au travers de cet axe, sont notamment étudiés et questionnés, de façon pluridisciplinaire (psychopathologie, psychanalyse, médecine), les modes de prises en charge cliniques, les enjeux relationnels comme les discours qui ont cours au sein de différents services spécialisés et instituts médicaux. Les recherches nationales et internationales actuellement menées portent sur la place du sujet dans les pratiques soignantes contemporaines autour d’enjeux sanitaires majeurs pour notre société : syndromes douloureux persistants, troubles neurologiques et sensoriels, dépression, addiction, autisme et champ périnatal.
Vendredi 17 Octobre 2025
UCO Angers - Amphi Bedouelle
9h00
Ouverture de la journée par Alexandre LEVY (Directeur adjoint du laboratoire RPpsy)
9h15
Camille VEIT (Université Rennes 2) : « La "crise de l'hôpital", un objet de recherche pour la psychanalyse ? »
9h40
Discussion
10h00
Delphine BONNICHON (UCO Angers) : « Poser un regard réflexif sur le corps malade »
Nous explorerons la tentative de réappropriation subjective après-coup de l'expérience de la maladie telle que semble la déployer un sujet atteint d'une maladie évolutive et incurable, et ce à partir d'une production autobiographique qui propose une relecture en termes d'images, de sons et de mots. L'adolescence en constitue le carrefour.
10h25
Discussion
10h45
Pause café
11h00
Nicolas DAUMAN (Université de Poitiers) : « L'empire des sons et l'effroi de l’audition »
La pathologie auditive est l'occasion pour les cliniciens d'une réflexion sur le medium même de leur acte, la sonorité de la parole entendue. L'écoute de sujets malentendants, acouphéniques ou hyperacousiques, révèle des enjeux inconscients peut-être moins évidents que ceux associés à la signification – tels que l'inévitable intrusion du bruit, la territorialité qui sous-tend tout paysage sonore, ou encore l'incarnation subjective dans l'espace qui échappe au regard. A l'aide d'observations cliniques, je tenterai d'aborder ces réflexions à partir de la mise en échec singulière de la fonction d'adresse du sujet, destinataire empêché des messages que son environnement articule.
11h25
Discussion
11h45
Myriam CHEREL (Université Rennes 2) : « La préférence autistique pour les objets numériques : subjectivité, créativité et corps dans l'autisme »
Fort du constat que l'objet numérique attire particulièrement les sujets autistes, nous interrogerons précisément pourquoi cette « préférence ». Qu'est ce qui du numérique favorise son attrait pour le sujet autiste ? A quelles conditions cette affinité peut-elle prendre fonction de « bord autistique »? Peut-elle devenir un assistant numérique sur mesure du sujet, sans pour autant le réduire à un corps-machine ? Ainsi, se dépliera la spécificité de la dynamique subjective du sujet autiste et sa créativité pour suppléer au défaut structural et se faire un corps. Dès lors, nous définirons ainsi l'orientation contemporaine du traitement thérapeutique de l’autisme au 21ème siècle et ses incidences pour la prise en charge institutionnelle.
12h10
Discussion
12h30
Pause déjeuner et échanges
14h30
Virginie JACOB-ALBY (UCO BN) : « Le déni de grossesse comme évènement de corps »
Nous verrons lors de ce temps d'étude que chaque déni de grossesse révèle une situation et des coordonnées subjectives de grossesse particulières, nous étudierons ce phénomène clinique de non gestation psychique comme à comprendre au cas par cas selon une approche qui doit rester structurale et différentielle. Nous nous demanderons si le déni de grossesse, en tant qu'évènement de corps, trahit ou se fait complice du sujet ? Nous nous demanderons également si le corps se manifeste à la place du désir du sujet ou s'il expose un mode de jouissance. Nous nous poserons enfin la question de savoir si le déni de grossesse ne relève pas d'une création du sujet ?
14h55
Discussion
15h15
Dolores ALBARRACIN (Université de Poitiers) : « Le regard : drôle d'endroit pour une rencontre »
Patient et thérapeute partagent une dynamique intersubjective agissante dès leur rencontre, aux effets corporels parfois saisissants, dans laquelle le regard occupe une place de choix. Il arrive que le regard du patient trouble l'analyste, lorsque sa composante sexuelle est mal refoulée, par exemple dans le cas du transfert pervers : tel est l'enjeu de cette présentation, basée dans l'analyse de deux rencontres cliniques.
15h40
Discussion
16h00
Pascale PERETTI (UCO Angers) : « Du respir au sentir »
Sur la base d'une clinique hospitalière en service neurologie, nous interrogerons les incidences psychiques et intersubjectives des émanations odorantes dans le lien à des sujets neuro-affectés dont on pourrait dire, à certains égards, qu'ils ne sentent plus, au point que, souvent, leurs proches ne peuvent plus les sentir. Il s'agira donc de tenter de cerner les enjeux psychiques, conscients et inconscients, liés aux odeurs corporelles et à ce que leur impossible refoulement, enfouissement ou contrôle produit dans la relation inter-humaine, du côté notamment d'une saturation de présence, suffocante, qui empêche toute séparation et toute respiration. Réflexion qui nous portera à interroger l'odeur dans son rapport à l'inquiétante étrangeté freudienne, ainsi que sa possible constitution, ou non, comme objet pulsionnel. La question du Sentir sera enfin envisagée dans ses rapports et articulations au Respir, et comme métasensorialité vectorisant l'être-au-monde du sujet.
16h25
Discussion
16h45
Conclusion et clôture de la journée