ALVEPAAP : Assessment of upper Limb Venous Emptying among a Physically Active and Asymptomatic Population

ALVEPAAP : Assessment of upper Limb Venous Emptying among a Physically Active and Asymptomatic Population

Contexte

La zone thoraco-brachiale (ou défilé thoraco-brachial), région anatomique reliant le thorax au bras, est une zone de passage de structures variées (nerfs, artères, veines), naturellement étroite et dont la biomécanique est largement méconnue. Cette région peut être le lieu d’un phénomène de compression de structures vasculaires (artères/veines) ou nerveuses. Les troubles associés à cette compression sont généralement mixtes, à la fois neurologiques (du fait d’une compression du plexus brachial) et vasculaires (artériels et veineux) (Sanders, 2008). En cas de compression notable, les symptômes observables dépendent du type de compression (artérielle, veineuse ou nerveuse), de sa sévérité et de la zone comprimée. D’une manière générale, cela se traduit par une douleur et une faiblesse musculaire au niveau du membre supérieur, un engourdissement et des fourmillements dans le bras et les doigts. La prévalence de ces manifestations thoraco-brachiales est très discutée. Certains auteurs l’estiment de 3 à 80 cas/1000 personnes quand d’autres l’évaluent à 8% de la population générale ou encore entre 0,3 et 2% chez les 25-40 ans (Illig et al., 2020).

Si les atteintes neurologiques ont été largement documentées (Laulan & al., 2011), les conséquences vasculaires, et à fortiori les troubles veineux, ont été moins étudiés. Une compression des structures veineuses peut entraîner une anomalie de la vidange veineuse du membre supérieur (retour du sang vers le cœur). Dans les cas les plus grave, la formation d’une thrombose veineuse (caillot sanguin pouvant obstruer la circulation sanguine) peut causer une embolie pulmonaire (Jones et al., 2019). Une analyse prospective récente estime les manifestations spécifiquement veineuses de l’ordre de 0,5 à 1 cas/100 000 personnes (Illig et al., 2020). Cette compression veineuse serait plus fréquemment observée chez des sujets âgés de 15 à 45 ans, physiquement actifs et ayant une activité professionnelle et/ou physique mêlant mobilisation de charges lourdes et répétition cyclique d’un mouvement (Jones et al., 2019).

Dans une visée diagnostique, la photopléthysmographie (PPG) a été fréquemment utilisée dans l’évaluation des compressions vasculaires (Chen et al., 2014). Technique non invasive, elle permet une exploration des vaisseaux sanguins par la mesure de la variation de l’émission/réception d’une onde lumineuse à la surface de la peau, dont la réception est modulée par le volume sanguin circulant dans le vaisseau. Elle représente en ce sens un outil intéressant pour évaluer la vidange veineuse du membre supérieur et observer d’éventuelles anomalies.

À ce jour, il existe un manque de données concernant les caractéristiques de vidange veineuse des membres supérieurs de sujets sains, notamment sur l’incidence de vidanges altérées chez le sujet asymptomatique et leurs relations avec la pratique d’activité physique.

Objectifs

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la vidange veineuse des membres supérieurs chez des sportifs sains et asymptomatiques et de mesurer l’incidence d’anomalies observables. L’objectifs secondaire est de corréler les caractéristiques de vidange veineuse (normales ou pathologiques) aux pratiques d’activités physiques des sujets d’étude. Enfin, au regard des sujets présentant des anomalies de vidange avérées, l’objectif complémentaire serait d’étudier la conséquence de l’anomalie sur les caractéristiques musculaires de l’avant-bras.

Méthode

Cette recherche interventionnelle à risques et contraintes minimes (catégorie 2, loi Jardé) se focalisera sur l’étude de jeunes sujets sains et caractérisés comme sportifs. L’évaluation bilatérale de la vidange veineuse se fera, au repos, par l’analyse du signal photophlétysmographique mesuré au niveau des membres supérieurs au cours d’une manœuvre dynamique mobilisant l’épaule, le bras et l’avant-bras, selon une méthodologie développée récemment au sein du laboratoire partenaire local (Hersant et al., 2021). En parallèle, une étude détaillée sur les habitudes et caractéristiques de pratiques physiques des sujets d’étude sera réalisée. À terme, le couplage de ces évaluations vasculaires avec une analyse de l’activité musculaire (électromyographie) permettra de mieux comprendre les incidences des potentielles anomalies de vidange vasculaire sur la fonction musculaire.

Perspectives

Les résultats de cette recherche permettront de mieux appréhender la vidange veineuse de la région thoraco-brachiale et ses possibles anomalies. Les perspectives sont multiples :

• Etablir des valeurs de références chez le sujet sain et évaluer les caractéristiques métrologiques de la méthode d’évaluation employée ;
• Evaluer, de manière prospective, l’incidence d’anomalies de vidange veineuse dans une population dont une frange est considérée comme à risque ;
• Etudier la typologie de ces anomalies vasculaires (fréquence, sévérité, bilatéralité, etc.) ;
• Corréler la survenue de ces anomalies veineuses aux caractéristiques des sujets, notamment en lien avec leur pratique sportive (type, pratique asymétrique ou non, volume de pratique, évolution au cours de la saison, influence du vécu sportif et du niveau de pratique, etc.).
• Proposer à terme des stratégies de prévention au regard de certaines pratiques considérées comme à risque.