Psychopathologie du sujet contemporain
Psychopathologie du sujet contemporain
Dans une ère marquée par des mutations incessantes, les fondements traditionnels de notre existence sont ébranlés, engendrant une profonde transformation de notre expérience de vie. Ces changements entraînent la dissolution et l’aplatissement des dimensions de notre expérience, une accélération vertigineuse du rythme de nos existences, et une simplification radicale des complexités, tout cela dans le cadre d’une rupture anthropologique qui définit notre « époque ». Nous vivons désormais dans un contexte marqué par une vie où sexualité, mort, et limites sont perçues et vécues différemment.
Face à ces transformations, la psychopathologie, en tant que champ d’étude, se voit confrontée à de nouvelles questions, sur fond de démaillage du tissu institutionnel en santé psychique. L’impact de ces changements sur les individus est si vaste qu’il remet en question les paradigmes traditionnels de l’étude des troubles psychiques. La question des limites devient centrale, qu’il s’agisse de l’identité personnelle, de la différenciation des genres, des sexes, ou encore du partage des rôles parentaux.
L’omniprésence de la technologie révolutionne notre rapport à la vie, à la mort et à la procréation, tandis que nos liens sociaux se trouvent profondément transformés par l’envahissement des moyens modernes de communication. Les individus se voient pressurés par un discours social dominant qui valorise l’idéologie de l’immédiateté et qui prône le bien-être comme une obligation, réduisant ainsi toute souffrance à une simple question de dysfonctionnement mécanique ou neuronal.
Ces bouleversements brutaux interrogent les répercussions qu’une telle réalité produit sur les processus psychiques et intersubjectifs. Ils soulèvent aussi une question fondamentale : ces transformations engendrent-elles de nouvelles formes de psychopathologie ou mettent-elles en lumière des aspects particuliers des processus psychopathologiques déjà existants ?
Pour répondre aux manifestations actuelles de souffrance psychique, il semble essentiel de questionner les dispositifs de soin, les cadres théoriques et thérapeutiques ainsi que les postures cliniques et soignantes. Comment préserver des espaces de pensées et de création dans le champ clinique ? Il s’agit d’interroger la manière dont les idéologies, les représentations et les pratiques sociales en évolution influencent à la fois la psychopathologie contemporaine et la psychopathologie du sujet contemporain.
Entrée libre
Journée en mode hybride (présentiel et Teams via CE LIEN).
Sur inscription : polerecherche@uco.fr
Vendredi 8 Novembre 2024
UCO Angers - salle IB309
8h30
Accueil
9h00
Ouverture par Laurence BERNARD-TANGUY (UCO Angers)
9h15
1ère session
Modérateur : Fred POCHÉ (UCO Angers)
Frédéric TORDO (Université Paris Cité) : « Le sujet néantisé : réflexion sur les vécus contemporains de vide »
Alexandre LEVY (UCO Angers) : « Psychoses ordinaires, une réponse au DSM en contexte ultra-libéral ? »
11h00
Pause café
11h30
2ème session
Modérateur : Patrick MARTIN-MATTERA (UCO Angers)
Nicolas DAUMAN (Université de Poitiers) : « Intelligence artificielle et singularité : une subjectivité est-elle possible sans un corps ? »
12h30
Pause déjeuner
14h30
3ème session
Modératrice : Delphine BONNICHON (UCO Angers)
Jean-Baptiste MARCHAND (Université de Poitiers) : « La psychanalyse à l'épreuve des incongruences de genre »
Thomas DE CASTELBAJAC (Psychologue clinicien et psychanalyste) : « Soigner ou éduquer – D’une praxis à l’autre en psychiatrie contemporaine »
16h30
Fin des travaux par Patrick MARTIN-MATTERA
- Frédéric Tordo (Université Paris Cité)