Séminaire général CHUS

Présentation de l'ouvrage « Des traces patrimoniales en devenir. Une analyse communicationnelle des traces de patrimonialisation » (ISTE, 2023) par Jean DAVALLON.

Des choses aussi différentes qu'un monument, une usine, une ferme, un écomusée, un paysage, l'alpinisme ou un pont d'herbes tressées sont des traces du passé qu'il faut désormais sauvegarder pour les transmettre aux générations futures.

L'analyse communicationnelle montre que ces traces ont acquis le statut de patrimoine en devenant des êtres de langage dotés d’une nouvelle vie sociale. Jusqu'aux années 1970-1980, l'attribution de ce statut était la prérogative de l'État. Ensuite, sont apparus de nouveaux modes, qui ont de plus en plus impliqué des acteurs sociaux et fait appel à la publicisation des savoirs. Aujourd'hui, la reconnaissance patrimoniale de ces traces tend à aussi dépendre de schèmes interprétatifs qui circulent dans la société, notamment par l'intermédiaire des médias.

Présentation du numéro 46 de la revue Culture & musées « La vie sociale des monuments : mises en scène, appropriations et contestations » (Éditions universitaires d'Avignon, 2026) par Caroline CRETON et Julie PASQUER-JEANNE.

Hérités du passé et façonnés par la main de l'Homme, les monuments continuent de nous questionner, de nous émouvoir, de nous faire raisonner. Si la plupart d'entre eux ont fait l'objet d’une patrimonialisation, c'est-à-dire qu'ils ont été choisis par les contemporains afin d'être conservés et transmis aux générations futures, chaque génération les rediscute, voire les conteste car parfois leur cadre énonciatif gêne au présent (colonialisme, génocide, glorification de figures historiquement discutables). Ce numéro porte sur des cas de mises en scène produites par les publics (déboulonnages, recouvrements, détournements, etc.) autour des monuments intentionnels c'est-à-dire ceux érigés délibérément pour commémorer un événement, une figure ou une idée. Bien qu'imaginés comme immuables, ces monuments peuvent cristalliser les tensions mémorielles, révélant que toute mise en scène constitue, au fond, une prise de position sur l'histoire. Enfin, pour clôturer ce dossier thématique, Jean DAVALLON propose une archéologie des théories du monument, de sa patrimonialisation, afin de nous aider à comprendre à travers elles les relations qu'entretiennent les individus avec ces patrimoines au fil du temps.