Les équipes
Centre de recherche Humanités et Sociétés
Le centre Humanités et Sociétés de la Faculté des Humanités relève le défi de l’interdisciplinarité en développant des projets de recherche communs aux approches empiriques et méthodologiques variées, relevant de disciplines complémentaires. La diversité de compétences forge l’unité du CHUS autour de thématiques fortes telles que le processus créatif, les effets de la montée en puissance des outils numériques, les publics vulnérables, les faits migratoires, les représentations politiques et identitaires, le genre ou encore l’altérité et les territoires.
Deux grands axes de recherche structurent le CHUS :
- Axe 1 : Médiations, imaginaires et mutations
- Axe 2 : Territoires, altérités et circulations
Par ailleurs, le CHUS est un laboratoire d’appui pour de nombreux masters de la Faculté des Humanités, tels que le Master Communication numérique et conception multimédia, le Master Conflictualités et médiations, Master Langues étrangères appliquées, Master Spectacle vivant, gestion des projets culturels, Master Traduction et interprétation.
Axe 1 : Médiations, imaginaires et mutations
À partir d’une grande diversité d’approches disciplinaires et interdisciplinaires issues des Humanités, les chercheur.e.s de cet axe se donnent pour objectif commun d’identifier et de rendre intelligibles les processus de médiation, matériels et symboliques, à l’œuvre au sein des sociétés, des cultures et des langues et expérimentés par les individus. Ces médiations sont en effet les révélateurs de mutations des imaginaires sociopolitiques, esthétiques et littéraires.
Les productions culturelles et artistiques, quelle que soit leur incarnation (analogique, numérique, textuelle, plastique, visuelle, etc.), sont ici appréhendées comme des dispositifs en tension : elles puisent dans un environnement empreint de multiples référents et génèrent elles-mêmes des effets de sens. Grâce à l’analyse des pratiques de production, d’appropriation et de circulation, les travaux de l’axe visent dès lors à penser et à comprendre certaines mutations historiques, sociales, voire anthropologiques, en étudiant comment ces productions culturelles concourent à la fabrication et à l’évolution des imaginaires et des représentations.
Les objets mis à l’épreuve dans cet axe appartiennent aux domaines très variés de la création artistique et littéraire, de la communication interpersonnelle, publique et politique, du design de conception, de l’éducation aux médias ou encore de l’écologie du numérique. Mais une hypothèse partagée structure les différentes analyses : celle de la puissance de l’imagination créatrice, de la poïèsis sociale des productions culturelles, qui participent à reconfigurer les imaginaires et à engendrer des mutations qui les dépassent.
Responsable : Mélanie Lallet
AXE 2 - Territoires, altérités et circulations
L’axe « Territoires, altérités et circulations » met en jeu trois notions fondamentales des sociétés antiques, médiévales, modernes et contemporaines. Les recherches menées dans cet axe envisagent le territoire non seulement au sens géographique mais aussi au sens d’espace : espace socio-politique, religieux, monumental, visuel, musical, littéraire, scénique, linguistique. Loin d’être figé, tout espace, matériel ou immatériel, est soumis aux transformations que lui impriment le temps, les pratiques, les événements, les créations, les mœurs, les découvertes et inventions. C’est pourquoi la notion d’altérité interrogera ici autant la question de l’autre, de la fabrique de l’autre, que de l’altération et du décentrement. Ces transformations peuvent aussi être le résultat de communications entre différents espaces, entre de multiples aires culturelles, entre les disciplines ou les savoirs, entre les arts, les imaginaires ou les esthétiques, et enfin entre différentes idées, systèmes de pensée et idéologies. La dernière notion de circulation est d’ailleurs intimement liée aux enjeux de mobilités, de transmissions ou d’échanges entre les territoires, et aux enjeux de disparité, d’hétérogénéité ou de transformation que rappelle la notion d’altérité à travers ses différentes acceptions. Aussi, si chacune de ces notions peut être entendue et pensée dans sa singularité, l’axe qu’elles fondent par leur complémentarité ouvre de multiples perspectives de recherche.
En croisant les épistémologies et méthodes, l’équipe pluridisciplinaire étudie les tensions dynamiques qui lient les trois notions clés de cet axe. Il s’agit d’examiner, dans un tressage entre échelles globale et locale, les phénomènes de réseaux, de mobilités humaines, de circulations tant des pratiques que des objets historiques, artistiques et littéraires ; d’appréhender, dans une perspective diachronique ou synchronique, les héritages, normes, identités ou identifications ; ou encore d’analyser les intégrations ou marginalisations, les dialogues ou confrontations entre les savoirs, les arts, les pouvoirs et les individus.
Responsable : Jocelyn Godiveau
Programme
29 | Retour de terrains et méthodologies SHS en recherche-création #1 | Webinaire |
19-21 | 2ème Congrès biennal de la Société française de musicologie | Colloque international |
26 | Le faune, le sacre : défis et enjeux des « reconstitutions » | Conférence |
27 | Retour de terrains et méthodologies SHS en recherche-création #2 | Webinaire |
17 | Retour de terrains et méthodologies SHS en recherche-création #3 | Webinaire |
23-24 | Les oublié(e)s et invisibles : La face cachée des êtres, des faits et des objets dans le contexte franco-allemand | Colloque international |
07-08 | Usages partisans et médiatiques du numérique au local | Colloque international |
8 | Retour de terrains et méthodologies SHS en recherche-création #4 | Webinaire |
Dernières publications
Projets menés par l'équipe
Projet associé à l'axe 1
1-1 | Projet "Les mutations du travail politique au prisme des big data"
Les big data sont à la mode. Ce terme est utilisé par les médias, les entreprises ou même les candidats aux élections locales et nationales françaises pour paraître moderne et innovant. Cet enthousiasme s’accompagne de la mise en avant de nouvelles expertises (data-analysts, data scientist, data miner, data protection officer, etc.) afin de profiter de cette tendance et de vendre un savoir-faire auprès des institutions politiques notamment. Les « travailleurs de la donnée », inspirés du modèle américain, affirment pouvoir « prédire » les comportements des électeurs grâce aux big data et ainsi agir « scientifiquement » sur les résultats d’une élection, en indiquant que cela peut faire la différence dans le résultat final en faisant gagner 1 à 2 points. Certains arguent même que leurs prestations en big data électoral seraient un moyen de lutter contre l’abstention. Il suffirait alors d’un bon jeu de données et de professionnels des data compétents pour remporter une élection.
Porteurs : Anaïs Théviot
Projet associé à l'axe 1
1-2 | Projet "Ecologie, Ethique et Numérique"
Ce projet fait converger les enjeux de l’écologie, de l’éthique et du numérique pour analyser les formes de médiation, de médiatisation, d’innovation liées à la transition écologique comme les impacts sociaux et environnementaux des usages du numérique.
Trois perspectives traversent cette recherche :
- Écologie du numérique : sobriété numérique, impacts environnementaux, transitions écologiques et numériques, villes intelligentes.
- Numérique et environnement : communication environnementale, innovation sociale et territoriale, médiation des données écologiques.
- Éthique et numérique : expériences, risques et résistances du numérique (cybercriminalité, cybersexualité …) ; mutations des pratiques dans l'acte décisionnel (pour les stratégies territoriales ou dans l'action éducative par exemple).
Projet associé à l'axe 1
1-3 | Projet "Le travail des représentations dans un dessin animé : une analyse croisée de la production et des fans de Miraculous"
Le projet explore la façon dont un dialogue entre la production et le fandom de la série animée Miraculous. Les Aventures de Ladybug et Chat Noir (TF1, 2015-…) a pu s’instaurer et permettre l’émergence de représentations (notamment de genre et de sexualité) plus ou moins alternatives, aussi bien dans les productions des fans que dans les épisodes de la série.
Les membres du projet réunissent des expertises sur l’animation audiovisuelle française, en sociologie du genre et des médias et en fan studies. Cette recherche prévoit à la fois l’analyse des représentations véhiculées dans la série, l’exploration des productions de fans, et des entretiens approfondis avec les fans et les professionnel·le·s.
Porteurs : Sébastien François (CHUS), Mélanie Lallet (CHUS), Émilie Marolleau (CHUS) et Sophie Bonadè (SLAM)
Projet associé à l'axe 1
1-4 | projet "Mythologies du moi : écrire-représenter-construire l’individu"
Argumentaire : Écrire et représenter le sujet a toujours été l’une des préoccupations majeures de toute société : autobiographies, journaux intimes, mémoires, témoignages historiques, biographies, récits de vie et autoportraits en tout genre ont en effet construit l’histoire de l’humanité. Dans le monde contemporain, cela semble devenir une émergence car tout individu peut se dire et se mettre facilement en scène grâce au nouveau paradigme qui a révolutionné notre quotidien : le numérique. Réseaux et médias sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat), blogs de publications personnelles périodiques et régulières, sites de développement personnel et coaching, offrent toute sorte de possibilité de création, de construction ou de composition de l’image de soi.
Comme le mythe qui est un système de communication structurant notre imaginaire et contribuant à la connaissance d’une société donnée, pour reprendre Lévi-Strauss, le sujet contemporain se donne à connaître par le truchement de signes qui permettent de saisir de nouvelles productions culturelles de notre monde.
Dans un espace collectif où le moi contemporain devient une image chorale parce que hyper représenté, une image de ce qu’on pourrait appeler une expérience individuelle de masse, il semble intéressant d’interroger tensions, failles, lignes de force se dégageant de cette figure qui ne cesse de se raconter – pour soi et la collectivité à l’instar par exemple de la photographe Cindy Sherman – et ceci au sein de plusieurs domaines de connaissance : anthropologie sociologie, linguistique, littérature, communication, histoire, arts plastiques.
Projet associé à l'axe 2
2-1 | Le trouble/ La brouille du vivant - Projet Tempête en partenariat avec le TALM-Le Mans (Rachel Rajalu)
Argumentaire : Depuis plusieurs décennies, les sociétés humaines connaissent des transformations profondes de leurs environnements, leurs valeurs et leurs manières de vivre. Disparition progressive de milieux et d’écosystèmes, migrations forcées (Didier Fassin) et vacillement de la culture occidentale s’entremêlent et remettent en cause les caractéristiques de la modernité que sont le libéralisme politique et économique, la prééminence de la propriété privée, la croyance au progrès et la forme de vie patriarcale. De ce fait, les séparations et distinctions entre les femmes et les hommes, les identités de sexes et de genres, ainsi que les dualismes entre nature et culture, entre environnement et sujet, entre matière et esprit, et, partant, la hiérarchie entre non humains et humains qui en résulte, s’en trouvent déconstruits (Donna Haraway, Philippe Descola).
Coordination du projet : Marion Duquerroy et Anaïs Bernard
Projet associé à l'axe 2
2-2 | Projet de recherche et organisation d’un séminaire “Tricoteuses !" Femmes et création textile du Moyen Age à l’époque contemporaine
Argumentaire : La création textile (broderie, tapisserie, etc.) du Moyen Age jusqu’à l’époque actuelle est un domaine au sein duquel les femmes sont largement partie prenante, et pourtant leur présence, bien que connue et attestée, est le plus souvent invisibilisée. En créant un dialogue avec les structures artistiques et de conservation patrimoniales du territoire (celles du Maine-et-Loire et plus largement, des Pays de la Loire : Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, FRAC des Pays de la Loire, DRAC des Pays de la Loire, collections départementales, etc.) et des acteurs locaux (artistes ou conservateurs), nous souhaitons ainsi entamer une réflexion sur les rapports entre art textile et création féminine dans une perspective diachronique et transhistorique. Cela sera aussi l’occasion d’aborder et de questionner par ricochets, les relations entre art et artisanat, le lien au matériau et enfin les corrélations à l’échelle de production (art monumental/mini-textile).
Les discussions que nous avons engagées sur l’art en Anjou (tant l’art médiéval que l’art contemporain, étant donné les périodes de recherche des deux porteuses du projet), sur ses spécificités, sur les circulations entre ce territoire et l’international, sur l’héritage de la tapisserie – de la Tenture de l’Apocalypse à l’installation de l’artiste irlandaise Claire Morgan, Plenty More Fish in the Sea en passant par Le chant du Monde de Jean Lurçat – tendent à solliciter un cadre formel que nous voulons matérialiser dès cette année par la mise en place d’un séminaire de recherche sur la question du textile dans une perspective d’histoire (de l’art) du genre.
Projet associé à l'axe 2
2-3 | Projet Ruptures 2017-2022
Objectif : renforcer la cohésion et le dynamisme de l’équipe, en s’ouvrant à des postulats scientifiques et à des outils méthodologiques nouveaux.
« Ruptures »
Le XXIe siècle s’annonce comme le siècle des ruptures. La rupture est devenue un impératif éthique, politique, scientifique, technologique… L’accélération des ruptures impose de s’interroger sur cette notion et sur ses usages. Penser la rupture est donc un défi que les sciences humaines doivent relever. Tel est l’objectif du projet, à partir d’une démarche d’analyse critique déployée sur cinq ans et ponctuée de manifestations scientifiques interdisciplinaires.